Certains prétendent : « Plus c’est gros, plus ça passe ». Là, je crois que les propos provocateurs et grossiers de Nicolas Sarkozy sont totalement décalés avec la gravité de la situation. Il suffisait de le voir, ce soir à la télévision, hargneux et embarrassé.
Premier dérapage : Nicolas Sarkozy déclare que les chiffres du chômage dérapent mais que personne ne conteste les décisions qu’il a prises. Est-il sourd ou a-t-il perdu la mémoire ? Et le bouclier fiscal. Et la fragilisation des droits des salariés. Et l’exonération de cotisation sur les heures supplémentaires dont on sait qu’elle joue contre l’emploi !
Deuxième dérapage : Un mépris avec des gestes déplacés sur ce qu’il appelle « l’agitation » de Ségolène Royal en Guadeloupe. Tout le monde a bien compris qu’il a mal géré ce problème, qu’il doit accepter des revendications qu’il a refusé d’examiner au début du conflit. De surcroit, il aurait bien du mal à aller en Guadeloupe et je ne crois pas que les antillais oublieront son manque d’intérêt et de respect pour les DOM.
Troisième dérapage : une justification pâteuse sur les qualités de François Pérol à la caisse d’épargne. « Qui oserait contester que le président leur offre le meilleur ? ». Il vaut mieux se méfier de ce genre d’affirmation qui abaisse les autres. Mais si les compétences de François Pérol ne sont pas en cause, on aurait aimé une réponse institutionnelle claire sur le respect des normes éthiques quand à sa nomination. Ne pas y répondre, c’est plaider coupable.
En ces temps de crise, il vaudrait mieux que le président garde son calme, écoute l’opposition et la considère, soit réactif aux attentes et expressions des français, joue la carte de la démocratie, d’un respect scrupuleux des principes, surtout lorsqu’on prétend moraliser le capitalisme.. Etrange vision de la morale !