Les fermetures d’entreprises, souvent rentables et performantes, même dans des secteurs porteurs d’avenir, se multiplient. L’objectif des groupes internationaux propriétaires est la plupart du temps d’améliorer leurs profits ou de réduire leurs capacités productives. Si en période de crise, on laisse fermer ces entreprises, il est fort probable qu’elles ne seront jamais ré-ouvertes. Il faut inventer des outils pour assurer la poursuite des activités d’usines viables mais menacées de fermeture. La création d’un fond souverain à la française adossé à la caisse des dépôts est une bonne chose. Il faut veiller à ce qu’un contrôle plus démocratique de ces fonds soit assuré avec le parlement et les partenaires sociaux. Mais il ne suffira pas pour faire face à l’ampleur et à la diversité des situations. D’autres ressources sont mobilisables : transformer et réorienter en prise de capital, les aides publiques aux entreprises - dont une bonne part est une pure aubaine pour des secteurs non menacés de délocalisation-, taxer les surprofits en action, créer des fonds souverains régionaux, des fonds d’économie social avec les grands partenaires de ce secteur…
Il faut aussi des outils techniques qui permettent de s’opposer au départ des machines outils, des brevets et marques. Il faudrait créer un droit de préemption publique ou à la demande des salariés sur ces biens matériels et immatériels, en particulier lorsqu’il y a projet de fermeture, de départ partiel voir menace de départ (prévention). Il ne s’agit pas de spolier les propriétaires, car ils seront dédommagés à la juste valeur de leur bien. Il s’agit de retrouver un certain pouvoir économique, une vraie politique industrielle, de redonner du contenu à l’idée d’économie mixte : privé, public, économie sociale. L’objectif est clair : défendre l’emploi pour aujourd’hui et demain, défendre des emplois industriels avec des statuts sociaux stables et des salaires corrects.