Cet article fait suite au débat auquel j'ai participé ce mardi 15 juin à Paray-le-Monial, en réponse à l'invitation des amis socialistes du Charolais-Brionnais. Le site du journal de la Saone et Loire : http://www.lejsl.com/fr/votre-region/region/article/3321013/Une-autre-politique-est-possible.htm
Marie-Noëlle Lienemann était en visite à Paray-le-Monial hier pour participer à un débat sur l’avenir de la gauche. Photo E.D. Ancienne Ministre du logement, Marie-Noëlle Lienemann animait un débat sur la crise et l’avenir de la gauche hier à Paray. Elle se livre sans tabou sur les questions qui animent le PS. Elle est peu connue du grand public mais fait pourtant figure d’une des têtes pensantes de la gauche. Inscrite au Parti socialiste depuis 1971, Marie-Noëlle Lienemann a franchi tous les échelons politiques un à un, Après la défaite de 2007, elle a initié, avec d’autres personnalités, le mouvement « Gauche avenir » pour la rénovation de la gauche. Elle œuvre aujourd’hui pour l’adoption d’une politique alternative capable de ramener son camp au pouvoir. Morceaux choisis.
Les retraites : « L’âge légal de la retraite à 60 ans, ce n’est pas seulement un tabou dogmatique mais une réalité. La question de l’emploi est centrale dans la réforme des retraites. Il ne faudrait pas qu’on accroisse le chômage des jeunes en incitant les seniors à travailler plus longtemps. À côté de cela, nous souhaitons que ceux qui veulent travailler plus longtemps puissent le faire. Mais nous restons attachés à ce système par répartition, il faut seulement lui donner plus de justice ».
La politique du gouvernement : « Nous ne sommes pas des fanatiques des déficits, mais quelle est la priorité en cette période de crise ? Diminuer notre déficit ou redynamiser notre économie ? Nous plaidons pour une politique qui permette de reprendre pied sur la croissance. Et la croissance, ce sont les classes modestes qui l’apportent grâce à leur consommation.
La rénovation : « Le pays traverse une crise profonde, nous ne pouvons pas nous endormir sur les lauriers des Régionales. Le parti est engagé dans une nouvelle dynamique et travaille sur un projet de société qui soit une alternative pour 2012. Un projet idéologique de rassemblement des forces de gauche qui puisse se transformer en programme d’actions. Nous considérons qu’il faut être très présent sur le terrain pour engager le débat avec nos concitoyens. Les gens doivent de nouveau se sentir écoutés ».
Les primaires : « C’est un élément intéressant si on a un candidat qui représente très largement la gauche dans son ensemble. Des primaires de rassemblement, oui, des primaires socialo-socialiste, non, je voterai contre. Il y aura un problème de légitimité sinon. Quant au calendrier, le plus tard sera le mieux. M. Montebourg est optimiste quand il pense que l’on peut mener de pair coopération et compétition. Je ne suis pas pour que l’on se bagarre trop longtemps sur le nom du candidat.
Le candidat pour 2012 : « Ce n’est pas la question pour l’instant. On travaille actuellement sur un projet de société. La recette pour gagner on la connaît : il faut une gauche unie. Et on ne rassemblera pas sur une personne mais sur un projet. Après, il faudra trouver la personnalité qui soit crédible pour ce poste et qui soit en symbiose avec le programme. Il y a une telle demande à gauche de la part des électeurs que celui qui jouera sa carte personnelle paiera les pots cassés. L’hyper-présidentialisation de Sarkozy a montré ses limites ». Propos recueillis par Emmanuel Daligand