Souvenons-nous ! A Saussignac (Dordogne) le 2 septembre 2004, 2 inspecteurs du travail sont tués dans l’exercice de leur mission, en contrôlant une exploitation qui employait des saisonniers et ouvriers agricoles.
Pour la première fois depuis un siècle, des agents chargés de faire respecter le droit du travail, la dignité de chacun d’entre nous au travail, étaient assassinés. Ces deux inspecteurs s’appelaient Sylvie Tremouille et Daniel Buffiere.
Le procès du meurtrier aura lieu du Lundi 5 Mars au vendredi 9 Mars à Périgueux.
Défendons le respect du droit de travail partout et pour tous. Défendons les inspecteurs du travail !
Nous vous demandons, pendant toute cette semaine, en signe de solidarité avec ces fonctionnaires morts et pour le respect d’un des droits des plus précieux, mais aussi l’un des plus menacés, de mettre sur vos Blogs, sites et mail ce message de solidarité et de mobilisation pour le respect rigoureux de la loi, des droits des travailleurs.
Une proposition : Doubler le nombre d'inspecteurs du travail en 5 ans !
La France compte seulement 1 366 inspecteurs et contrôleurs (dépendant du ministère du Travail), alors qu'il faudrait 2000 agents pour atteindre la moyenne européenne. Or la moyenne européenne est loin d’être mirobolante, car certains pays comme la Grèce, la Lettonie ou la Pologne ne comptent pas parmi ceux où le contrôle public est le plus répandu, ni d’ailleurs le droit du travail très bien défendu !
Or comme toutes les lois, le droit et le code du travail doivent être scrupuleusement garantis, donc contrôlés.
C’est d’autant plus vrai que dans certains secteurs où dans des PME, les salariés auront bien du mal à faire prévaloir le respect de leurs droits et que certains phénomènes comme l’intervention d’entreprises voir de main d’œuvre venant d’autres pays d’Europe, ou le travail clandestin, ou encore une généralisation de la sous-traitance impose une vigilance accrue et des contrôles renforcés, sinon ce sont nos emplois et nos conditions de travail qui seront menacés et détériorés.
Plus il y a d’ouverture, moins il y a d’exigence à priori, plus il faut contrôler in situ et pouvoir agir vite. Donc il faut plus d’inspecteurs et de contrôleurs.
Au-delà du ministère du travail, certains secteurs ont leurs services propres comme le ministère de l'Agriculture qui compte 260 agents de contrôle et le ministère des Transports, 180.
Les inspecteurs du travail établissent chaque année environ 25 000 procès-verbaux, dont un quart seulement aboutit à une sanction.
Deuxième urgence : donner suite aux requêtes des inspecteurs du travail et imposer la mise en conformité de toutes nos entreprises avec la loi !
Le plus surprenant est que cette attitude civique devrait être soutenue par les organisations patronales qui n’ont aucun intérêt à voir certaines entreprises tirer un avantage concurrentiel du non respect du droit, mais c’est tout le contraire que défend le MEDEF.
Le 9 mars dernier, le ministre du Travail présentait son plan de modernisation, qui prévoyait la création de 700 postes supplémentaires en cinq mois, ainsi qu’un renforcement des sanctions. Cette réforme a été mise en sommeil par la crise du CPE, avait fait réagir Laurence Parisot, la présidente du MEDEF qui faisait part de «la plus vive opposition» de son organisation «au renforcement des sanctions pénales et à l'institution de sanctions administratives pécuniaires ainsi qu'à une très forte augmentation des effectifs». «Je regrette de n'avoir trouvé dans le plan aucune exigence relative à l'exécution de stages en entreprise, ni aucune valorisation d'une expérience professionnelle antérieure à l'intégration dans ces fonctions», poursuit la présidente du Medef qui évidemment cherche à caricaturer l’intervention des agents… C’est comme si ces fonctionnaires n’avaient par nature aucune connaissance de l’entreprise alors qu’ils passent leur temps à en visiter et que bon nombre d’entre elles ne font l’objet d’aucuns problèmes !
Bien sûr au-delà du renforcement des effectifs des inspecteurs du travail, de l’amélioration des sanctions, les organisations syndicales doivent pouvoir être mieux prises en compte, entendu, la démocratie sociale doit devenir la règle et une culture du civisme pour le respect du droit du travail doit être promue, enseignée et développée.
The night of the fight, you may feel a slight sting. That's pride f*cking with you. F*ck pride. Pride only hurts, it never helps.
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Rédigé par : Everardo | 09 avril 2009 à 20:46