Si l’on veut valoriser l’école, il faut revaloriser le salaire des enseignants. La gauche et la France ne veulent pas suffisamment entendre le malaise enseignant : malaise quant aux difficultés de leur tâche dans une société de plus en plus dure, tendue, inégalitaire et boquée, malaise quant aux manques de moyens pour relever le défi d’une éducation de qualité pour tous, malaise quant à la reconnaissance que la société leur manifeste.
On entend sur ce dernier point des tas de bonnes paroles mais on ne pourra pas revaloriser ce métier et ceux qui l’exercent (aux yeux même de leurs élèves et des parents) si leur rémunération continue à régresser. Une récente étude mettait en évidence qu’en 25 ans les professeurs de collèges et de lycée ont perdu en moyenne 20% de leur pouvoir d’achat et les professeurs des écoles 9%. Il est vrai qu’en 1990, ils ont bénéficié d’une bouffée d’air par rapport à leur collègue en passant du statut d’instituteur à professeur des écoles ! Mais quand même, comment avons-nous pu accepter cela sans finalement beaucoup de réactions ! En apparence, les traitements des enseignants ont connu des « revalorisations » mais bien inférieures à l’inflation et qui n’ont pas compensé la hausse des prélèvements (CSG etc..) !
Tordons aussi le cou à un lieu commun : les enseignants ne sont pas corporatistes. Car si cette régression salariale n’a pas crée un tollé chez les enseignants (enseignantes d’ailleurs le plus souvent, et ceci explique peut être la baisse des salaires !), c’est qu’ils ont privilégié les revendications qui amélioraient les conditions d’enseignement (nombre d’élèves par classes, création de postes..) et certes leurs conditions de travail (mais dans le même moment les difficultés sociales et culturelles de leurs élèves se sont accrues) au détriment de leur salaire. Il est urgent pour tous que cela change et que la gauche assume clairement aux yeux des français l’impérative nécessité d’assurer au corps enseignant toute la considération que lui doit le pays et cela passe par des actes et des décisions sonnantes et trébuchantes !
La gauche parle de revaloriser les enseignants...quand elle est dans l'opposition.
(Et encore, Madame Royal n'en a jamais parlé. Par crasse démagogie, elle a préféré jouer la carte de "l'école des parents" plutôt que de soutenir les enseignants.)
Quand la gauche est au pouvoir, elle nous sert Monsieur Allègre, le plus agressif et détestable des ministres qui partait du postulat que les enseignants étaient corporatistes et paresseux, repliés sur leurs petits avantages.
Après, il ne faut pas s'étonner que Monsieur Jospin ait pris un coup de pied aux fesses un jour de printemps 2002....
Quant à Madame Royal, elle n'a aucun "avenir à gauche" si elle poursuit dans sa démarche d'autiste, oubliant systématiquement les intérêts de ceux qui votent (ou qui votaient...) à gauche.
Rikinou
Rédigé par : Rikinou | 27 octobre 2007 à 09:06